La persévérance, c’est une chose que l’on apprend aux enfants, à être persévérants, à ne pas se décourager devant la première difficulté, à recommencer s’il le faut, à tenir même dans les moments les plus difficiles. Et c’est cela que nous faisons tous, que nous avons tous fait et que nous ferons. Pourtant, la fatigue et la maladie peuvent nous conduire à des moments de profond découragement. La solitude, l’ennui et l’isolement peuvent nous écraser au point que nous n’avons plus le goût de rien faire, même pas de nous lever le matin. Il y en a pourtant qui n’ont pas le choix : les mères de famille et les épouses doivent se lever le matin pour s’occuper de leurs enfants ou de leur mari.
Deux gros poids peuvent pourtant nous handicaper. Tout d’abord, la lourdeur de la monotonie : tous les jours, faire la même chose ; chaque semaine se répète sans grande différence avec une perspective bien sombre, celle de la fin. C’est pour cela qu’il est tellement important de se rassembler le dimanche à la messe, parce que tous ensemble nous sommes réunis auprès de l’autel et que nous prions les uns pour les autres. Chacun vient avec son fardeau, ses soucis et ses inquiétudes, mais, une fois réunis, tous nous regardons devant nous, nous regardons l’autel où Jésus nous accueille, avec ses blessures reçues sur la croix mais surtout avec les bras ouverts grâce à sa résurrection. Et c’est pour cela que nous sommes heureux de revoir parmi nous cet homme ou cette femme qui, pendant longtemps, était resté seul chez lui, ruminant ses malheurs, frottant sa jambe qui lui faisait mal. Mais un jour cette personne s’est dit : « allons ! Un petit effort ! Allons à l’église ». Et là même si personne n’a fait beaucoup de bruit autour de ce retour, tout le monde s’est senti soutenu par cette nouvelle présence. La persévérance, cela ne se vit pas tout seul. Cela se vit grâce à la présence des autres autour de nous.
Et c’est là le deuxième ennemi de la persévérance : l’impression que cela ne sert à rien, que personne ne fait attention à nous, que personne ne nous dit merci. C’est ce que Dieu pourrait dire et penser aujourd’hui comme auparavant. Personne ne pense à lui. De moins en moins de personnes vont vers lui. Et qu’est-ce qu’il a fait quand on persécutait ses prophètes ? Il a envoyé son Fils parmi nous. Au lieu de se plaindre et d’envoyer de grandes catastrophes, le Christ s’est occupé des plus petits et des plus démunis. La persévérance, c’est une question de solidarité. Il y a tant de gens qui veillent sur nous. Il y a tant de gens qui ont besoin de nous. Ils ne sont pas tous au bout du monde. Ils sont là, dans notre rue, dans notre maison. Il y a tant d’organisations qui veillent sur les plus pauvres. Il y a tant de choses, de belles choses à faire aujourd’hui dans notre vie de tous les jours.
Comme on le voit, la persévérance, cela se reçoit dans la prière célébrée ensemble le dimanche et cela se donne dans les services que l’on peut rendre autour de soi. Les apôtres ont fait de même : ils ont partagé le pain de la vie avec Jésus-Christ et ils sont partis à l’étranger pour annoncer la Bonne Nouvelle. A chacun d’entre nous d’ouvrir les portes du bonheur, parce que Jésus frappe à notre porte et nous dit : « viens ! Je vais te montrer un peuple d’amis, c’est l’Eglise. Viens ! Je vais te montrer où je suis, dans le cœur de tous les pauvres d’aujourd’hui ».